Une histoire ouvrière
La présence des usines Chausson a marqué la vie et l'histoire de Gennevilliers. Au moment de leur démolition, la Ville a conservé une presse d'emboutissage de 155 tonnes et 7 mètres de haut. Son volume, sa masse, ses couleurs concourent à en faire une véritable sculpture à forte charge émotionnelle. Après plus d'un siècle de présence en plein cœur de ville, l'emprise des établissements Chausson laisse place au nouveau quartier République. En hommage aux générations de "Chausson", la Ville de Gennevilliers a décidé d'installer cette presse dans l'espace public sur les lieux mêmes d'entrée des anciennes usines. La valorisation artistique de cet ouvrage a été confiée à Michel Verjux et Philippe Daney.
Je me souviens…
… ce qui impressionnait dans cette machine, c’était le bruit, difficilement supportable. On était toujours autour de 95 à 110 décibels dans l’atelier, soit le bruit que fait un train qui passe à grande vitesse quand vous êtes sur le quai d’une gare. Sur une presse comme celle-là, il y avait quatre hommes au minimum. L’atelier tournait en trois-huit. Beaucoup de camarades venaient des mêmes villages des alentours d’Agadir ou de Tiznit.
Cette presse à emboutir « Toledo Bliss » témoigne de la France industrielle du XXᵉsiècle. L’atelier d’emboutissage comportait une centaine de presses de ce type, dédiées à la fabrication de pièces de carrosserie. Sous-traitantes des grands constructeurs automobiles, les Usines Chausson employaient quelques 5000 salariés qui y travaillaient en permanence pour fabriquer, entre autres, les célèbres autocars Chausson, des camping-cars et des véhicules utilitaires légers. Cette presse symbolise aussi les importantes luttes menées par les salariés, qui profitèrent à l’ensemble du monde du travail. L’usine ferma ses portes en 2007.
Cette presse à emboutir « Toledo – Bliss » témoigne de ce qu’était la France industrielle du XXᵉ siècle. Fabriquée en 1938 à Saint-Ouen pour la société des Usines Chausson, elle servait à la fabrication de pièces de carrosserie automobile. Faite de fonte et d’acier, elle pèse 155 tonnes. L’atelier d’emboutissage comportait une centaine de presses de ce type. Sous-traitantes des grands constructeurs automobile, les Usines Chausson de Gennevilliers employaient quelques 5000 salariés qui y travaillaient en permanence pour fabriquer, entre autres, les célèbres autocars Chausson, des camping-cars et des véhicules utilitaires légers. Cette presse est le témoin des importantes luttes menées par les salariés, et qui profitèrent à l’ensemble du monde du travail. L’usine ferma ses portes en 2007. La presse est située sur les lieux mêmes de l’entrée des anciennes usines Chausson.
La presse, c’est un souvenir d’enfance.
Je suis arrivé en 80 sur cette presse-là, dans l’atelier de Gennevilliers.
Cette machine-là, la « Toledo – Bliss », elle n’avait rien à nous cacher, elle avait les tripes au soleil, parce que tout est apparent, les bielles, les engrenages…
Ce qui impressionnait dans cette machine, c’était le bruit, difficilement supportable. On était toujours autour de 95 à 110 décibels dans l’atelier, soit le bruit que fait un train qui passe à grande vitesse quand vous êtes sur le quai d’une gare.
Sur une presse comme ça, il y avait quatre hommes, au minimum.
L’atelier tournait en trois-huit, ça veut dire qu’on travaillait matin, soir et nuit.
C’était très international chez Chausson, il y avait toutes les nationalités. Dans les ateliers pour presse on avait beaucoup de camarades qui étaient des mêmes villages des alentours d’Agadir ou de Tiznit.
On a tous dans la tête la vie de la tôle.
Bernard Massèra
Témoignages d’anciens de chez Chausson