Les 18 bornes urbaines
Un parcours du patrimoine de Gennevilliers, composé de 18 bornes historiques, est à découvrir dans les rues de la ville.
Découverte du patrimoine local lors d'un parcours jalonné de 18 bornes historiques, “Etapes à Gennevilliers”. Ces étapes sont une invitation à parcourir la ville tout en remontant le temps à pied, à vélo ou en roller.Chaque borne évoque une thématique forte de la ville. Le recto est consacré à la naissance du lieu. Plus précis et plus ancré dans le quartier, le verso permet d'en savoir plus. Les bornes ont été conçues par l'artiste plasticien Jean Kiras. Chacune d'elle mesure 1,60 m de haut pour une largeur de 50 cm et pèse 150 kilos. En acier peint (d'une couleur brune et traité contre les pollutions urbaines), elles sont ancrées dans le sol par une semelle de béton. Les textes sont gravés dans le métal et éclaircies à la main. Chaque borne est numérotée et accompagnée d'un plan qui permet un repérage de l'ensemble des bornes urbaines de la ville.
Il est attesté de la présence d’une communauté humaine stable à Gennevilliers depuis l’époque gallo-romaine.
Le territoire appartient au domaine royal sous les Mérovingiens et, au VIIe siècle, il fait sans doute partie du legs attribué par Dagobert à l’Abbaye de Saint-Denis.
Un relevé de la dîme de 1218 mentionne le hameau de Gennevilliers pour la première fois.
En 1248, l’abbé affranchit les habitants mais reste propriétaire du sol et seigneur féodal jusqu’à la Révolution.
Ce n’est qu’en 1302, par décision du pouvoir royal, que Gennevilliers est séparée d’Asnières et devient une paroisse distincte.
On a longtemps pensé que l’origine du nom de la commune venait de Sainte Geneviève. Si cette dernière figure sur les armoiries de la ville, il est plus probable que Gennevilliers tienne son nom de la villa appartenant à un chef franc nommé Gane ou Gene.
L’église a été construite au milieu du XVIIe siècle sur les bases d’un édifice du début du XVIe siècle dont subsiste le clocher. Le style respecte l’architecture gothique mais adopte le plan basilical rectangulaire de type « jésuite ». Un portail néo-classique est ajouté en 1830. Elle renferme des trésors patrimoniaux : pierres tombales du XVIe siècle, vitrail du XVIIe siècle, Descente de croix de Pierre Mignard. Sur la place, se trouve l’ancienne mairie, construite en 1862. A cet endroit s’élève, de la fin du Moyen Age à la Révolution, la Grange aux Dîmes, siège de la prévôté, bâtie sur les ruines du Château de Gane. Elle abrite depuis 1978 l’école municipale des Beaux-arts Edouard Manet, du nom du petit-fils de Clément Manet, ancien maire de la ville.
Je me souviens...
d’un entrepreneur de maçonnerie qui avait passé toute sa vie dans le quartier et qui m’a affirmé avoir découvert dans une maison un souterrain qui allait jusqu’à l’église. J’ai fouiné dans l’église, il n’y a aucune ouverture qui permette de descendre en dessous du niveau actuel.
Je me souviens...
...que j’allais souvent chez mes grands-parents au village. A l’oreille, je savais reconnaître le pas des chevaux, ceux de mon grand-père ou d’un autre attelage.
Au Village, subsistent divers éléments remarquables du patrimoine gennevillois. 22, rue Félicie, une grande ferme datant du XVIIIe siècle témoigne de l’activité agricole importante jusqu’au milieu du XXe siècle. 37, rue Jean-Pierre-Timbaud, un petit immeuble illustre avec sa corniche l’architecture du XIXe siècle. Les céramiques sur le haut des fenêtres sont surmontées de frontons néo-classiques rappelant le goût à cette époque pour l’ornement. Rue de la Paix, l’auditorium du square est un théâtre de plein air construit en 1935 par l’architecte Louis Grossard. De chaque côté, deux bas-reliefs rappellent sa fonction : l’un est dédié à la danse, l’autre à la musique. Au même endroit est érigée la statue d’Alfred Durand-Claye, créateur du tout-à-l’égout qui a mis en place le système de l’épandage à Gennevilliers en 1870.
La Ferme de l’Horloge est construite en plusieurs étapes entre la fin de l’Ancien Régime et le XVIIIe siècle. C’est un vestige du temps où Gennevilliers relevait de l’Abbaye de Saint-Denis, seigneur féodal. Elle appartient à la famille Pommier durant la seconde moitié du XIXe siècle. Edouard Pommier dirige une fabrique de produits chimiques, rue du Nord. Il est maire de Gennevilliers de 1872 à 1892. Le bâtiment est ordonné selon un axe de symétrie donné par le balcon surmonté d’une horloge, d’où son nom, placée dans un fronton triangulaire. Cette ferme rurale conserve une certaine allure grâce à ses arcades vitrées et son petit clocher où se trouvait l’horloge. Restaurée par la Ville, elle est un lieu de rencontre pour les habitants du Village.
Je me souviens...
lorsque je suis arrivée de Toulouse, en 1971 à Gennevilliers, je n’étais pas du tout dépaysée. C’était un peu comme la province, avec l’ancienne mairie, et puis il y avait toujours une ferme.
Je me souviens...
aussi du Parc Pigeon où il y avait des spectacles. Annie Cordy, c’était mon premier et gratuit en plus.
En 1746, le maréchal-duc de Richelieu, petit-neveu du Cardinal, achète un domaine à Gennevilliers et y fait construire une grande demeure que Jean-Nicolas Servandoni, architecte florentin, transforme en château. Richelieu est un personnage important du royaume et le Roi lui-même participe à des parties de chasse dans la propriété. De somptueuses fêtes y sont organisées, ce lieu devient un des rendez-vous galants de la cour de Louis XV. En 1787, le château appartient au duc d’Orléans, futur Philippe Egalité, avant de passer entre diverses mains. En 1902, la Ville rachète le château pour réaliser une école. Les anciens communs du château sont encore visibles à l’angle des rues Carnot et Jean-Jaurès, mais le reste est détruit en 1998 pour la construction du nouveau collège Pasteur.
Un grand parc rectangulaire à l’anglaise, une orangerie, un kiosque, une grotte artificielle abritant une glacière et une grande pièce d’eau agrémentent la propriété du maréchal-duc de Richelieu. En 1752, un temple circulaire, détruit au début du XXe siècle, est édifié au-dessus de la glacière. Le peintre Boucher a décoré les panneaux du belvédère, et sur le dôme de ce pavillon, dédié à la déesse Aurore, se dresse un Mercure doré. La première représentation publique de la pièce de Beaumarchais, "Le Mariage de Figaro", a lieu dans le château de Gennevilliers. Jouée le 26 septembre 1783, elle annonce la Révolution évoquant les idées nouvelles de justice et de liberté.
Je me souviens...
dans les années 1930, vers midi, lorsque le quartier était envahi de blouses noires : c’était les employés du Carbone Lorraine qui rentraient chez eux.
A partir des années 1920, des cités-jardins sont implantées en France sur le modèle britannique.
Celle de Gennevilliers, dessinée par l’architecte Dumail, est construite entre 1923 et 1934 sur l’ancien parc du château de Richelieu . Elle se compose de petits pavillons et de longs immeubles groupés autour d’espaces libres, créant ainsi un cadre agréable de vie. Ces maisons jumelées possèdent chacune un jardin, un rez-de-chaussée avec une entrée en arcade, et un toit de tuiles qui leur donnent un air campagnard. Les plans sont largement inspirés des idées de l’urbaniste anglais Howard, selon lequel un nouveau quartier doit être pourvu, à proximité immédiate, de toutes les infrastructures nécessaires à sa vie sociale : centre culturel, équipements sociaux, commerces… La Maison pour tous et l’école maternelle Pasteur en sont des illustrations.
Au même titre que le logement, Gennevilliers se dote dans les années 1930 d’équipements culturels et de structures d’enseignement adaptés à une nouvelle population attirée par l’essor industriel. Ces constructions participent d’une volonté politique d’aider au développement d’une vie sociale active dans les villes ouvrières. La Maison pour tous est alors le seul centre culturel de la ville. Ce bâtiment, flanqué de deux petites tourelles, abrite le cinéma municipal depuis 1975 et porte le nom du réalisateur Jean Vigo (1905-1934). La maternelle Pasteur, réalisée par l’architecte de la Cité-jardin, est un bel exemple d’une architecture qui exalte la symétrie et la puissance des lignes, tout en évitant l’austérité.
Je me souviens...
quand je suis arrivé, de tous ces jardins. Comme j’ai toujours aimé jardiner, le quartier m’a tout de suite paru familier. Jardiner : cela crée des liens.
Je me souviens, avant guerre, les soirs d’été, du triporteur du marchand de glace, à l’ombre d’un arbre, juste en face de la Maison pour Tous. Il était entouré d’enfants et de parents. Tous attendaient ce moment de fraîcheur, après la chaleur de la journée.
A partir des années 1950, la ville se lance dans la construction de grands ensembles afin de résorber l’habitat insalubre et de loger une population croissante. Considéré comme un progrès social avec des appartements tout confort, le chantier du Luth démarre en 1965. Réalisé par les architectes Auzolle et Zavaroni, l’ensemble est achevé en 1978. Là où se trouvaient des terrains agricoles, une carrière de sable et des habitations, s’élèvent désormais 3250 logements et divers équipements nécessaires à la vie de la cité.
Dès 1980, la municipalité décide de mettre en œuvre une politique de restructuration. Celle-ci vise à améliorer un cadre de vie qui s’était peu à peu dégradé et à offrir une nouvelle dynamique au quartier en l’ouvrant sur la ville : percement de bâtiments et démolition de l’immeuble Gérard-Philipe.
Les origines du nom du quartier sont incertaines.
Le mot « Lut » apparaît en 1650 à Gennevilliers. D’origine gauloise, il désigne des terres limoneuses. D’ailleurs, Paris, où subsiste un quartier du Marais, s’appelait Lutèce. Au Moyen Age, la quasi totalité des maisons sont à colombages: mortier de terre argileuse et de paille hachée, cloisonné par des pièces de bois. Ce bois est appelé le lut. Une variété de terre de poterie se nomme "lut", et il semblerait qu’à cet endroit, le sol fût de nature lourde et argileuse… L’ancien lieu-dit « le lut » s’est vu attribuer un h supplémentaire à une époque indéterminée. A sa construction, la cité du Luth évoque, vu d’avion, la forme de l’instrument de musique du même nom.
Je me souviens...
qu’ après l’école, on allait derrière le gymnase J. Guimier, c’était encore un terrain vague à l’époque. On s’imaginait des histoires dont on était les héros, on construisait des cabanes et cachait des trésors. Le bruit de l’autoroute toute proche nous donnait l’impression d’être au bord de la mer. Je me souviens que le week-end ou le mercredi on allait au cinéma R. Desnos, voir des films qui nous faisaient rêver.
Au XIXe siècle, les eaux usées de Paris sont rejetées dans la Seine. Gravement polluées, elles occasionnent des épidémies. Pour résoudre ce problème, des ingénieurs de la ville de Paris, dont Alfred Durand-Claye, ont l’idée d’utiliser les eaux d’égout pour fertiliser les champs de la banlieue nord-ouest. Ils mettent en place un système d’épuration permettant la transformation des eaux usées en engrais liquide riche en azote, acide phosphorique, et autres matières organiques. En 1869, la ville de Paris acquiert six hectares à Asnières et y installe les premiers champs d’épandage. Un "jardin modèle" apparaît là où le sol, sableux et gréseux, était si ingrat qu’il n’avait jamais été cultivé. L’épandage s’étend vite à toute la presqu’île, transformant la culture traditionnelle en culture maraîchère.
La fertilisation du sol par les eaux d’égout permet une production intensive des légumes. Jusque-là, on cultive surtout à Gennevilliers du blé, du seigle, de l’orge et des vignes. En quelques années, la ville devient l’un des grands fournisseurs des Halles de Paris, surtout pour les artichauts, les choux, les poireaux, les céleris-raves…
Si l’épandage permet une augmentation du niveau de vie des paysans gennevillois, il contribue avec l’absence d’un réseau ferroviaire, à retarder le développement de la ville et à maintenir Gennevilliers en bourgade agricole. A partir de 1904, l’industrie en pleine croissance supplante peu à peu la culture maraîchère.
Je me souviens...
que lorsque je suis arrivé ici, avec tous mes meubles dans une charrette, le boulevard intercommunal n’existait pas. Pour passer de l’autre côté, il fallait mettre des bottes à cause de la boue. Il n’y avait pas encore de trottoir, juste des planches posées sur la terre. Alors, avec une poussette c’était coton et les talons hauts ce n’était même pas la peine d’y penser !
L’ancienne mairie, située au Village, est construite en 1862 alors que Gennevilliers ne compte que 2000 habitants. Elle s’avère rapidement insuffisante pour répondre aux besoins d’une population croissante. Elu maire de la ville en 1945, Waldeck L’Huillier entend poursuivre l’œuvre sociale entamée par Jean Grandel dès 1934. Il souhaite faire de Gennevilliers une cité moderne et accueillante. Le plan communal d’aménagement, adopté en 1947, s’articule autour du centre administratif, culturel et commercial. Esquissés dès 1957, les travaux débutent en 1973 pendant le mandat de Lucien Lanternier et la mairie est inaugurée en 1978. Véritable outil pour les Gennevillois, le C.A.C.C., conçu par le cabinet Auzolle, est un témoignage de l’architecture des années 1970.
Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, Gennevilliers est en pleine crise du logement. Les dégâts causés par les bombardements, le développement de l’emploi industriel et l’arrivée d’une population nombreuse conduisent la municipalité à mettre à l’étude un programme d’habitat social.
La cité des Agnettes, inscrite dans le plan communal d’aménagement de 1947, devient le premier grand ensemble édifié à Gennevilliers. La réalisation du projet, confiée au cabinet Auzolle, débute en 1955. Les cabanes et maisonnettes font place aux logements et équipements collectifs : groupes scolaires et sportifs, club de 3e âge, maison des jeunes .... A partir de 1972, de nouvelles constructions augmentent les capacités d’accueil.
Je me souviens...
quand je suis arrivé à Gennevilliers en 1935. Jean Grandel était maire. Aujourd’hui, j’en suis au cinquième maire.
Je me souviens...
de la solidarité que j’ai trouvée ici, même dans les bidonvilles. Gennevilliers est encore une ville solidaire et j’espère qu’elle le restera.
La montée des eaux de la Seine a toujours constitué pour les habitants de la boucle un danger contre lequel il a fallu se protéger en construisant des digues. Régulièrement, et au moins deux fois par décennie, le fleuve submergeait tout ou partie du territoire de la commune parce que le lit de la Seine n’était pas ou peu dragué. En 1740, une désastreuse inondation détruit les maisons et noie bêtes et gens. La crue de 1910 recouvre Gennevilliers dans sa quasi totalité. De nombreux documents témoignent de l’ampleur du sinistre : chemins et routes hors d’usage, plus de la moitié des maisons atteintes...
Les barrages établis sur la Seine, la Marne et l’Aube, l’achèvement de la construction des digues, le relèvement du niveau des sols dans les points bas ont, depuis, limité les possibilités d’autres sinistres.
Le Fossé de l’Aumône, un ancien bras mort de la Seine, doit peut-être son nom au fait, qu’à la fin du Moyen Age, ses rives sont offertes en « franche aumône », sans droits de succession, à l’Abbaye de Saint-Denis. Point le plus bas de la presqu’île, le fossé se transforme en cours principal de la Seine en cas d’inondation. A la décrue, il évacue les eaux. Les Gennevillois le curent régulièrement pour qu’il remplisse pleinement cette fonction. Il est peu à peu comblé aux XIXe et XXe siècles. Sur son tracé, on établit un boulevard à quatre voies, à partir des années 1950, qui constitue par ailleurs, la limite ouest de Gennevilliers par rapport à Asnières.
En 1958, sur les terrains maraîchers et jardins ouvriers qui bordent le fossé, la Ville construit le nouveau quartier.
Je me souviens...
qu’avant la création du quartier du Fossé de l’Aumône, il n’y avait ici que des jardins. On dormait la fenêtre ouverte et le matin on était réveillé par le chant des oiseaux. Le fossé, qui a donné son nom au quartier, existait encore et avec tous les mômes du quartier on y organisait des jeux
A partir de la fin du XIXe siècle, l’ouest parisien constitue un berceau pour l’industrie automobile. Gennevilliers, disposant de vastes terrains à prix peu élevés, attire de nombreuses entreprises. Des constructeurs automobiles tels que Ariès, Benjamin, Chenard & Walcker, Donnet-Zeddel et Laffitte, s’y implantent et développent rapidement leur activité.
E. Chenard, fabricant de cycles, s’associe à H. Walcker en 1899. L’usine Chenard & Walcker s’installe à Gennevilliers en 1908 et connaît une forte croissance jusqu’en 1930. Les automobiles y sont fabriquées intégralement : moteurs, carrosseries et montage des châssis.
La marque restera pour la postérité le grand vainqueur de la première édition des 24 Heures du Mans en 1923.
Après son dépôt de bilan, la société est rachetée par l’entreprise Chausson en 1935.
Les frères Chausson, implantés à Asnières depuis la fin du XIXe siècle, se fixent dans le quartier des Grésillons en 1908. La société, un des plus importants sous-traitants de l’automobile, se spécialise dans la fabrication de radiateurs. A partir de 1936, Chausson fabrique des cars et des autobus et devient le premier constructeur français de véhicules lourds et utilitaires.
L’usine de Gennevilliers, qui voit son activité réduite dans les années 1980, se transforme en filiale de Renault en 1996 et prend le nom de ETG (Emboutissage Tôlerie Gennevilliers).
Le lycée polyvalent Edouard Vaillant, renommé Galilée, est créé en 1969. Réputé notamment pour ses filières chimie et plasturgie, il fait l’objet d’une reconstruction engagée en 2003.
Je me souviens...
qu’avenue Henri Barbusse, tous les jours, à la relève, on les voyait ceux de Chausson qui allaient à l’embauche. Ils emplissaient toute la rue. De ma fenêtre, c’était comme si j’assistais à une transhumance quotidienne. Et puis un jour : plus rien. On s’est dit : "Où sont-ils partis tous ces ouvriers ?"
Le quartier des Grésillons se développe au milieu du XIXe siècle. Ses terrains, jusqu’alors délaissés, sont d’abord exploités par les maraîchers, puis des industries s’y implantent au début du XXe siècle. Pour faire face à l’accroissement de la population, de nouveaux équipements sont construits.
L’école maternelle des Grésillons, conçue par l’architecte J.P. Lequeux, est inaugurée en 1893. Elle est agrandie en 1908 par A. Cousteix, qui surélève d’un étage les préaux le long de la rue du Square.
La poste, réalisée en 1933 par Louis Grossard, présente une façade de style « art nouveau ». Elle est ornée de bas-reliefs en ciment qui représentent les différents moyens de communication de l’époque : route, chemin de fer, communication maritime et avion. La ferronnerie est exécutée par l’atelier de la veuve Ladner.
C’est le 3 février 1934 que le conseil municipal vote la construction d’un marché couvert et d’une salle des fêtes aux Grésillons. L’ensemble, réalisé par Louis Grossard, est inauguré en 1938.
Le marché, aux immenses voûtes de béton, est à l’époque l’un des plus vastes de France.
En 1986, l’ancienne salle des fêtes est complètement remaniée, agrandie et aménagée pour devenir le Théâtre de Gennevilliers. Cette structure moderne est un instrument de travail complet : création et accueil de spectacles, construction des décors... Le tout est conçu sur les plans de l’architecte Claude Vasconi, avec le concours d’Italo Rota pour la décoration intérieure. Dirigé par Bernard Sobel, le nouveau théâtre devient Centre Dramatique National en 1982.
Je me souviens...
de la place Jaffeux, tous les samedis, les jours de marché. C’était plein de couleurs et puis ça criait, ça rouspétait. Ca me rappelait les Antilles. Il n’y avait jamais de bagarre ou d’accrochage. Je crois que je faisais dix fois le tour du marché, même si je n’avais que deux pommes à acheter.
Jusqu’en 1826, les Gennevillois sont obligés d’utiliser les bacs pour traverser la Seine. Rapidement, ce moyen de communication n’est plus une réponse suffisante à l’enclavement de la presqu’île.
La construction de ponts facilite les échanges avec les villes voisines : le pont en bois d’Asnières en 1826, le pont d’Argenteuil en 1832 et les ponts suspendus de Saint-Denis en 1844.
Dans la deuxième moitié du XIXe siècle , les ponts de Saint-Ouen en 1865 et de Clichy en 1869 mettent Gennevilliers en relation directe avec Paris.
Les neuf ponts routiers bâtis en un siècle contribuent à changer la ville : à chaque construction de pont correspond une augmentation de la population et de l’activité.
Les ponts autoroutiers de l’A15 et de l’A86, à la fin du XXe siècle, achèvent le désenclavement de Gennevilliers.
Le quartier des Grésillons se développe à partir du XIXe siècle grâce aux carrières de sable, au maraîchage puis à l’industrialisation.
En 1895, s’installe rue Louis-Castel, l’usine de dégraissage Wetzels, qui devient ensuite la teinturerie Roux.
La Société de Mécanique s’implante dans la même rue en 1915, après acquisition des ateliers de fabrication des roulements à bille DWF. L’ entreprise, qui emploie 700 ouvriers en 1923, est absorbée en 1930 par la Compagnie d’Application Mécanique SKF. En 1970, le Foyer du Fonctionnaire et de la Famille (FFF) fait construire 656 logements sur ces terrains.
Après quarante années de démarches, pétitions et manifestations, le métro arrive à Gennevilliers en 1980 et met la ville à 15 minutes du cœur de Paris.
Je me souviens...
qu’à côté du métro, il y avait les bains douches. J’y conduisais ma fille. Il y avait de grandes baignoires et elle nageait. C’était bien, mais quand les premiers immeubles ont été construits, c’était l’Amérique. Il y avait des salles de bain, et puis… on n’était plus obligé d’aller aux toilettes sur le palier.
A partir de 1850, l’industrialisation de la région parisienne entraîne une vague de migrations. Il n’y a pas encore de véritables entreprises à Gennevilliers, mais une population nouvelle, venue de France, de Belgique, d’Italie et de Suisse, embauchée dans les villes voisines, s’y installe.
L’essor industriel dû à la Première Guerre mondiale provoque l’arrivée massive de travailleurs venus de France, d’Europe et aussi d’Afrique du Nord. Dans le quartier des Grésillons est fondé, en 1925, le premier Foyer musulman de la région parisienne.
Après 1945, pour les besoins de la reconstruction, on assiste à un nouvel afflux de main-d’œuvre algérienne et marocaine. A partir des années 1950, le regroupement familial permet un début d’intégration sociale. La Ville se lance dans la construction de logements pour accueillir ces nouveaux habitants.
L’entreprise du Carbone-Lorraine est un groupe important de l’industrie chimique.
Les bâtiments imposants habillés de briques rouges sont construits entre 1910 et 1913.
La façade classique affirme son horizontalité par une corniche qui souligne l’ensemble au tiers de l’édifice. Une vieille cheminée se dresse au centre d’un site qui ne fait pas moins de sept hectares.
Le Moulin de la Tour, en pierre, est construit en 1748 par la famille Brenu, qui l’exploite de père en fils durant une centaine d’années. Il est représenté sur une toile de Berthe Morisot datant de 1875 intitulée Le Petit moulin de Gennevilliers, le Moulin de la Tour.
Il ne produit plus de farine à partir du début du XXe siècle et est finalement détruit en 1933.
Je me souviens...
que tous les ans, peut être deux fois par an, dans le parc des Sévines, qu’on appelait le parc des Caboeufs, il y avait des fêtes foraines avec de nombreux stands et des manèges. Il y avait de tout, même des coiffeurs et des calèches avec des chevaux. On y tirait des feux d’artifices et il y avait aussi un cirque et un monde fou le dimanche. C’était incroyable.
La première structure syndicale fondée à Gennevilliers est la Chambre des ouvriers cultivateurs et maraîchers en 1897. En 1934, la population, en majorité ouvrière, est fortement touchée par le chômage. Un important programme d’aide sociale est mis en place la même année par la municipalité dirigée par Jean Grandel. Les élections nationales d’avril 1936 donnent la victoire au Front Populaire. A partir de mai, les grèves qui éclatent dans toute la France sont aussitôt suivies à Gennevilliers. Commencées à l’usine Chausson-Chenard, puis à Gnôme et Rhône, elles s’étendent rapidement. 25000 ouvriers défilent presque chaque jour dans les rues. D’autres conflits, notamment en 1947, 1968 et 1975, reflètent la force du mouvement syndical et d’une culture ouvrière marquant en profondeur la société gennevilloise.
La presqu’île de Gennevilliers est une plaine alluviale principalement formée de sable, de cailloux et de gravillons. D’anciens plans de la ville portent en plusieurs endroits la mention « sablière », terrains exploités pour les constructions de la région parisienne. En 1919, l’entreprise Aubert et Duval achète aux Grésillons des terrains d’anciennes carrières devenus bon marché pour avoir été trop exploités. Située rue Henri-Vuillemin, elle se lance dans la fabrication d’aciers et d’alliages de haute technologie, devenant ainsi un acteur essentiel de l’industrie de pointe. Avenue des Grésillons, l’usine MPR, intéressante pour son architecture, est construite en 1949 par P. Biou. Elle fabrique des pompes à vide et des compresseurs.
Je me souviens...
que dans mon immeuble, il y avait une dizaine d’occupants. On n’était pas tout le temps les uns chez les autres, mais si quelqu’un avait besoin de quoique ce soit, il pouvait compter sur la solidarité des autres. Aujourd’hui encore, le quartier des Grésillons, c’est plus qu’un quartier, c’est un village et la solidarité y est quotidienne.
La ville est traversée pour la première fois par le chemin de fer en 1851, avec la ligne Paris-Petit-Gennevilliers. Les Gennevillois profitent peu de la gare, trop éloignée du centre. Celle-ci est supprimée en 1863, quand la ligne est prolongée jusqu’à Argenteuil.
Il faut attendre 1908 et l’inauguration de la ligne Paris-Ermont pour que Gennevilliers soit à nouveau desservie par le train. La gare, loin du village mais proche de l’usine à gaz, connaît un important trafic de marchandises. Les rares voyageurs sont surtout des ouvriers. Une autre halte, financée par les habitants du quartier, est construite aux Grésillons.
Mais le train ignore encore l’agglomération et les besoins des Gennevillois. Il faut attendre la mise en service de la ligne C du RER en 1988 pour que les habitants puissent pleinement utiliser le chemin de fer.
En 1904, la société d’Eclairage, Chauffage et Force Motrice installe une centrale gazière à Gennevilliers pour assurer la distribution du gaz dans la banlieue de Paris.
Avec d’énormes installations, elle est vite la plus puissante d’Europe et emploie, à ses débuts, 2000 ouvriers.
Le site est sillonné de voies ferrées intérieures et dispose d’un véritable port charbonnier sur la Seine. La grille monumentale en fer forgé de l’entrée illustre le souci décoratif du XIXe siècle. Des pavillons en pierre meulière sont construits pour les ingénieurs sur l’avenue du Pont-d’Epinay. En 1946, la société ECFM est nationalisée et intégrée à Gaz de France.
L’arrivée du gaz naturel de Lacq dans les années 1960 conduit à l’arrêt de la fabrication de gaz.
Je me souviens...
dans les années 30, d'un personnage un peu vagabond mais bien sympathique : "Napoléon". Son érudition n'était pas une légende et toutes ses connaissances sur l’Empereur étaient authentiques, d'où son surnom. Les enfants et même les adultes, aimaient l'écouter. Il était intarissable avec un tel don de narrateur. Un jour, il a disparu, aussi discrètement qu'il a vécu.
Le désenclavement routier puis ferroviaire de la presqu’île permet à Gennevilliers d’entrer véritablement dans l’ère industrielle. Si, en 1896, on recense déjà 13 ateliers mécaniques aux Grésillons, c’est l’installation, en 1904, de l’usine à gaz qui marque cet essor. Les vastes terrains à faibles prix et la proximité de Paris attirent massivement les entrepreneurs. De grandes industries s’implantent : métallurgie, construction automobile, produits chimiques, aéronautique, énergies... Après une longue gestation, le port est inauguré en 1950, ouvrant la voie à de nouvelles possibilités de développement. La vague de désindustrialisation des années 1970 affecte tardivement la ville et l’amène à se diversifier vers d’autres secteurs d’activité.
Au début du XXe siècle, les quartiers du pont de Saint-Ouen et des Grésillons, du fait de leur emplacement privilégié près de la Seine et de la voie ferrée, attirent de nombreuses entreprises.
Les Aciéries Delachaux, où l’on découvre un procédé de soudure par aluminothermie, s’implantent avenue Louis-Roche en 1917 et se spécialisent dans la fonderie, les aciers spéciaux et la fabrication de roues. En bordure du fleuve, la semoulerie Bertrand et Cie, devenue Bellevue-Panzani, s’installe en 1949 dans un bâtiment conçu par F. Vitale et G. Courtelin. Son activité consiste à transformer le blé dur en semoule. L’entreprise de conditionnement d’alcools Vernhes, anciennement Cinzano, s’établit en 1936 rue des Cabœufs dans un imposant bâtiment en brique rouge.
Je me souviens...
de ces entreprises qui ont disparu aux Grésillons. D’autres se sont installées depuis ou s’installeront demain. Il faut conserver le souvenir de ce passé industriel, de la mémoire ouvrière et des luttes syndicales. Si tout ça venait à disparaître sans laisser de traces comment nos enfants sauront qu’il faut se battre pour obtenir quelque chose ?
En 1644, Vauban propose de creuser un canal reliant directement Paris à Dieppe. Deux ingénieurs reprennent cette idée en 1863 et présentent une maquette de port dont l’emplacement se situe à Gennevilliers. Le projet reste sans suite.
Finalement, la première mention d’un projet concret de construction d’un port à Gennevilliers date de 1911 sous l’intitulé « Paris-Port de mer ». Les travaux commencent après la Première Guerre mondiale et provoquent une forte expansion économique et démographique. Les deux premières darses sont inaugurées en 1950.
Pour son activité principale de stockage et de tri, le port se dote d’un centre important de conteneurs avec de grosses capacités de transbordements et du plus grand silo d’Europe à sa construction.
C’est le premier port d’Ile-de-France avec ses 386 hectares.
Les activités du port se partagent en concessions publiques et installations privées.
De nombreuses entreprises, représentant plusieurs milliers d’emplois, sont implantées au port. On y trouve notamment Calberson, Renault, le Centre de tri postal, Les Grands Moulins de Paris…
La construction de la centrale électrique thermique commence en même temps que l’aménagement du port. Elle dure deux ans et 1300 personnes y participent. C’est une véritable ville avec son parc et sa gare à charbon, ses chaufferies, son quai de déchargement de 160 mètres … Imposante, l’usine en brique rouge s’élance avec élégance et dynamisme grâce aux rythmes verticaux de ses ouvertures. En 1985, elle ferme ses portes, remplacée par une petite unité de recherche.
Je me souviens...
dans les années 1960, le creusement des darses venait de s’achever. Accompagnés des cris des oiseaux, les bateaux de mer accostaient. Les dockers, embauchés pour certains le matin même, s’activaient parmi les grues et les camions à charger. Non loin de là, le bistrot faisant office de cantine et de lieu de détente, mené rondement par la maîtresse des lieux, participait à cette atmosphère un peu désordonnée.
Le Petit-Gennevilliers est un site majeur de l’Impressionnisme.
A la fin du XIXe siècle, E. Manet, B. Morisot, C. Monet, A. Renoir, G. Caillebotte viennent souvent y peindre ou faire de la voile sur la Seine.
La nature accueillante, la lumière des bords du fleuve offrent aux artistes une palette infinie de sujets d’inspiration.
Près de 350 tableaux y sont peints dont Les Coquelicots de Monet, Champ de blé de Morisot, Plaine de Gennevilliers, champs jaunes de Caillebotte…
C’est Gustave Caillebotte qui marque le plus l’histoire de notre ville. Il s’installe au Petit-Gennevilliers en 1887 et devient conseiller municipal de la commune.
Ce personnage hors du commun, grand peintre, architecte naval, collectionneur avisé et horticulteur, meurt ici en 1894, léguant à l’Etat son importante collection impressionniste.
En 1895, Louis Seguin construit un atelier de mécanique au Petit-Gennevilliers et rachète en 1910 la propriété de G. Caillebotte. Il met au point un moteur d’avion révolutionnaire qu’il baptise le Gnôme. Pour le fabriquer, il constitue en 1905 avec son frère la société du même nom, qui devient Gnôme et Rhône en 1915 après absorption d’une entreprise concurrente.
En 1921 commence la fabrication des motocyclettes, dont la qualité rivalise avec les plus grandes marques du monde.
Une ordonnance de 1945 nationalise des sociétés aéronautiques dont Gnôme et Rhône qui devient la SNECMA. Celle-ci continue de fabriquer des moteurs d’avions hauts de gamme tels que le Rafale, les Mirage, Boeing et Airbus.
Je me souviens...va
lorsque je suis entré à la SNECMA, les anciens parlaient encore des ours que Louis Seguin avait ramenés de Russie en 1912. C’était un cadeau du Tsar en remerciement pour les fameux moteurs Gnôme qui équipaient l’armée de l’air russe. Les cages étaient installées sur l’emplacement actuel de l’unité de traitement des effluents, le long du quai du Petit-Gennevilliers.
Une histoire ouvrière
La présence des usines Chausson a marqué la vie et l'histoire de Gennevilliers. Au moment de leur démolition, la Ville a conservé une presse d'emboutissage de 155 tonnes et 7 mètres de haut. Son volume, sa masse, ses couleurs concourent à en faire une véritable sculpture à forte charge émotionnelle. Après plus d'un siècle de présence en plein cœur de ville, l'emprise des établissements Chausson laisse place au nouveau quartier République. En hommage aux générations de "Chausson", la Ville de Gennevilliers a décidé d'installer cette presse dans l'espace public sur les lieux mêmes d'entrée des anciennes usines. La valorisation artistique de cet ouvrage a été confiée à Michel Verjux et Philippe Daney.
Je me souviens…
… ce qui impressionnait dans cette machine, c’était le bruit, difficilement supportable. On était toujours autour de 95 à 110 décibels dans l’atelier, soit le bruit que fait un train qui passe à grande vitesse quand vous êtes sur le quai d’une gare. Sur une presse comme celle-là, il y avait quatre hommes au minimum. L’atelier tournait en trois-huit. Beaucoup de camarades venaient des mêmes villages des alentours d’Agadir ou de Tiznit.
Cette presse à emboutir « Toledo Bliss » témoigne de la France industrielle du XXᵉsiècle. L’atelier d’emboutissage comportait une centaine de presses de ce type, dédiées à la fabrication de pièces de carrosserie. Sous-traitantes des grands constructeurs automobiles, les Usines Chausson employaient quelques 5000 salariés qui y travaillaient en permanence pour fabriquer, entre autres, les célèbres autocars Chausson, des camping-cars et des véhicules utilitaires légers. Cette presse symbolise aussi les importantes luttes menées par les salariés, qui profitèrent à l’ensemble du monde du travail. L’usine ferma ses portes en 2007.
Cette presse à emboutir « Toledo – Bliss » témoigne de ce qu’était la France industrielle du XXᵉ siècle. Fabriquée en 1938 à Saint-Ouen pour la société des Usines Chausson, elle servait à la fabrication de pièces de carrosserie automobile. Faite de fonte et d’acier, elle pèse 155 tonnes. L’atelier d’emboutissage comportait une centaine de presses de ce type. Sous-traitantes des grands constructeurs automobile, les Usines Chausson de Gennevilliers employaient quelques 5000 salariés qui y travaillaient en permanence pour fabriquer, entre autres, les célèbres autocars Chausson, des camping-cars et des véhicules utilitaires légers. Cette presse est le témoin des importantes luttes menées par les salariés, et qui profitèrent à l’ensemble du monde du travail. L’usine ferma ses portes en 2007. La presse est située sur les lieux mêmes de l’entrée des anciennes usines Chausson.
La presse, c’est un souvenir d’enfance.
Je suis arrivé en 80 sur cette presse-là, dans l’atelier de Gennevilliers.
Cette machine-là, la « Toledo – Bliss », elle n’avait rien à nous cacher, elle avait les tripes au soleil, parce que tout est apparent, les bielles, les engrenages…
Ce qui impressionnait dans cette machine, c’était le bruit, difficilement supportable. On était toujours autour de 95 à 110 décibels dans l’atelier, soit le bruit que fait un train qui passe à grande vitesse quand vous êtes sur le quai d’une gare.
Sur une presse comme ça, il y avait quatre hommes, au minimum.
L’atelier tournait en trois-huit, ça veut dire qu’on travaillait matin, soir et nuit.
C’était très international chez Chausson, il y avait toutes les nationalités. Dans les ateliers pour presse on avait beaucoup de camarades qui étaient des mêmes villages des alentours d’Agadir ou de Tiznit.
On a tous dans la tête la vie de la tôle.
Bernard Massèra
Témoignages d’anciens de chez Chausson