Il y a sept siècles, le village de Gennevilliers ne dispose que d'une petite chapelle. L'évêque de Paris lui accorde cependant le statut de paroisse en 1302.
Si le nom de Gennevilliers apparaît bien avant le mois de février 1302, c'est du village qu'il s'agit. Et pour cause : Gennevilliers fait alors paroisse commune avec Asnières qui, elle, possède son église. La justice y est généralement exercée par le prévost de La Garenne. Quant aux terres, elles sont la propriété de l'abbé de Saint-Denis. Robert Quinot estime à 1300 hectares la surface que se partagent alors les paysans de Gennevilliers… moyennant le cens dont ils doivent s'acquitter en guise de fermage. L'heure est aux seigneuries et si le vocable de "maire" existe déjà, "il ne doit être considéré que comme un simple receveur des droits du seigneur."
Dans un décor villageois aux toits de chaume, les petites parcelles de paysans se partagent entre vignes (un gamay à la piètre réputation) et labours (effectués dès le début du XIIIe siècle par des charrues tirées par des chevaux). Les plantes fourragères, légumineuses, pois, fèves, sont particulièrement cultivées à Gennevilliers. De 1281 à 1326, les recettes de la grange de Gennevilliers mentionnent des ventes d'oies, de chevaux, de taureaux et de moutons. Le troupeau de moutons devait dépasser un millier de têtes. La pêche tient aussi une grande place dans l'économie locale au Moyen Âge… mais gare à qui la pratiquerait sans autorisation. Il serait puni du fouet et d'un mois de prison, deux mois en cas de récidive.
C'est dans ce contexte que le village va accéder au statut de paroisse en 1302 : une toute première reconnaissance administrative pour la future commune de Gennevilliers.